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L’intelligence artificielle au service de la mangue ouest africaine

 
Bien que la mangue soit l’une des filières les plus dynamiques du secteur agricole sénégalais avec une production estimée à 120 000 tonnes, les performances fluctuent d’année en année et les producteurs peinent à limiter les pertes consécutives aux chantiers de récolte. Pourtant, des outils simples existent et permettent de mieux prévoir et gérer les chantiers de récolte, capitalisant ainsi sur une filière qui représente près de 60% de la valeur ajoutée des filières horticoles sénégalaises.
 
 
 
 
 
 
L’estimation de rendement, une étape critique pour l’ensemble de la filière
 
En Afrique de l’Ouest les producteurs de mangue ne disposent pas tellement de méthodes efficaces pour estimer avec précision leurs productions. Généralement ils font une extrapolation en comptant les fruits de quelques pieds issus du verger mais non nécessairement représentatif de ce dernier. Les estimations obtenues sont souvent biaisées selon Malick Diop, producteur de mangue dans la zone des Niayes et, pourtant, minutieux dans sa démarche d’échantillonnage et de comptage. Il constate que “les erreurs obtenues vont de 10 à 40% selon les années ce qui nous rend méfiants vis-à-vis des prédictions et ne permet pas de se positionner avec confiance sur le marché, notamment à l’export”.
 
 
 
Avant même de penser à la commercialisation, une bonne estimation de rendement à une échelle parcellaire permet d’améliorer l’allocation des récolteurs et des moyens logistiques tout en se positionnant avec confiance vis-à-vis des tiers conditionneurs ou distributeurs. Alexandre Le Page, Directeur Adjoint de SAFINA, producteur et exportateur de mangues à Sébikotane, considère dans ce sens que “l’estimation permet aux producteurs de mieux organiser les chantiers de récolte et d’optimiser leur chaîne de distribution”.
 
Les mêmes données de rendements aux échelles départementales ou régionales pourraient d’ailleurs supporter l’effort public dans le dimensionnement d’actions spécifiques et mesurables selon Cheikh Tidiane Mbaye, Secrétaire Général de l’Interprofession Mangue au Sénégal qui affirme que “disposer d’informations sur les rendements en fonction des zones de production et de la diversité variétale permettrait aux différents acteurs étatiques de pouvoir mettre en place des politiques qui répondent aux besoins spécifiques de la filière.”
 
 
Des applications pour estimer les rendements et optimiser la conduite technique.
 
L’utilisation des nouvelles technologies dans l’agriculture représente une opportunité pour renforcer la filière mangue en Afrique de l’Ouest. La start-up SOWIT, en partenariat avec le CIRAD, a développé une application mobile, SoYield, qui permet aujourd’hui aux différents acteurs de la filière mangue d’estimer le rendement à l’échelle du verger. Il suffit pour cela de photographier un échantillon d’arbres pour faire ressortir immédiatement les rendements prévisionnels et les marges d’erreur associées.
 
 
 
Au-delà du rendement, les applications SOWIT permettent aux agriculteurs d’optimiser les apports en eau et de suivre au quotidien leurs vergers grâce au suivi précis de la météo et à la cartographie régulière des vergers par imagerie satellite. Les stocks d’eau se tarissant au fil de l’urbanisation, raisonner une irrigation déficitaire mais préservant les performances du verger sur le temps est aujourd’hui ineluctable pour la plupart des vergers du Bassin des Niayes au Sénégal.
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